l'Association Contre l'Heure d'Été (double)
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Les communiques de presse
COMMUNIQUÉ
DE PRESSE
de l'Association
Contre l'Heure
d'Eté
(ACHE) 26
juillet 2000
EUROPE
: L'HEURE D'ÉTÉ
JUSQU'À
LA FIN DES TEMPS POUR LE MALHEUR
DES
USAGERS DE LA ROUTE ?
La Commission européenne vient de présenter une proposition de
directive "concernant les dispositions relatives à l'heure d'été",
qui prévoit la prolongation du système actuel, sans limitation de durée,
pour tous les pays de l'Union Européenne.
La
pérennisation du système correspondrait, d'après une citation du rapport de
la Commission, aux intérêts (évidemment supérieurs…) de certains secteurs
économiques: Ainsi les fabricants de calendriers et d'agendas verraient
diminuer les frais causés par chaque changement d'heure. Quant à l'obligation
du système "heure d'été", elle est évoquée pour la
prolongation des loisirs, bien que ce secteur de la vie des citoyens ne
soit pas de la compétence communautaire. D'après les traités, l'amélioration
des transports devrait être la raison fondamentale de la mesure.
L'Association Contre l'Heure d'Eté fait observer que cette
proposition de directive n'a pas de fondement juridique, puisque le système
proposé n'aboutit pas aux bénéfices qu'il est supposé fournir dans le
domaine de la circulation en Europe.
En effet, le document n'explique pas en quoi le système "heure d'été"
facilite les "libres circulations des personnes, des biens et des
services", comparativement au système précédent, harmonisé par
l'absence de changement des heures légales.
Le prétexte de la Commission, "d'éliminer les obstacles aux libres
circulations", revient en réalité à éliminer les heures fixes, qui ne
constituent en aucune manière un obstacle pour la circulation!
De plus, le rapport de la Commission, préparé par la Direction générale
des transports (DG VII), ne fait apparaître aucun bénéfice global pour la sécurité
routière, alors qu'elle a omis de mentionner plusieurs études qui signalent
une détérioration de celle-ci, en lien avec les changements d'heure.
A ce sujet, l'ACHE fera valoir auprès du Parlement Européen sa toute
dernière étude. Celle-ci constate une importante augmentation des accidents
de la route pendant les six mois de la période "été" 1976, année
de réintroduction des changements d'heure en France (à côté d'une forte
diminution des accidents dans les années précédentes, 73, 74 et 75, et
suivantes, 77 et 78, ainsi qu'en hiver 1976).
En cas d'adoption de la directive telle qu'elle est proposée
aujourd'hui, l'ACHE fera un recours en annulation auprès de la Cour de
justice des Communautés européennes. Si nécessaire, elle agira aussi auprès
de la Cour européenne des droits de l'homme, au nom du droit à un
sommeil suffisant.
Si cette directive néfaste est adoptée, l'Association demandera au
Gouvernement français de transformer le système actuel d'heure d'été
"double" en système d'heure d'été "simple" (heure du
fuseau géographique en "hiver" et une seule heure d'avance en "été").
ACHE
- 14 avenue de St-Germain - 78160 Marly-le-Roi
COMMUNIQUÉ
DE PRESSE de l'Association Contre l'Heure d'Eté -Mai
2000
IL
FAUT RÉACTUALISER LA CONVENTION UNIVERSELLE DES FUSEAUX HORAIRES
Dans
l'attente d'une nouvelle proposition de Directive "Heure d'été" que
la Commission de l'UE tarde à faire paraître, le Groupe d'Action pour une
Heure Stable en Europe (GASHE)
(1) signale aux Gouvernements européens la nécessité de réinterpréter la
Convention des fuseaux horaires de 1884.
En
effet, dans le problème de l'heure d'été, l'Europe a montré une attitude
"euro-nombriliste", sans aucune ouverture à la question primordiale
de la mondialisation croissante des transports et des communications.
Or
la Convention Universelle des fuseaux horaires a été le seul congrès mondial
qui a mis en place à l'époque, avec une grande intelligence, l'harmonisation
des heures dans le monde. Son texte ne précisait pas si les changements d'heure
étaient compatibles ou non avec une harmonisation mondiale, pour la simple
raison que l'idée des "heures d'été" n'avait pas encore été posée.
Il faut donc réactualiser la Convention des fuseaux horaires du point de vue de
sa compatibilité avec les changements d'heure. Bref, il faut la réinterpréter
pour savoir si tous les pays du monde peuvent, oui ou non, bien s'accommoder de
l'existence de changements d'heure dans tous les pays ou dans certains d'entre
eux.
Les questions suivantes doivent donc être éclaircies:
- Tous les pays du monde peuvent-ils être libres d'avoir ou non
des changements d'heure ? On voit difficilement qu'ils puissent être libres,
puisque le petit espace européen a introduit en 1997 l'obligation d'une
harmonisation totale !
- Si tous les pays doivent harmoniser leurs heures, cela pourrait
se faire
- par obligation des changements d'heure
saisonniers…Mais comment, puisque les saisons sont inversées dans les deux hémisphères
?
- par interdiction des changements
d'heure…C'est la seule vraie harmonisation possible !
L'ACHE
rappelle que l'UE, en 1996-97, a procédé à une ré interprétation de la
Directive sur les dates des changements d'heure, au vu de la volonté du
Gouvernement français (celui de M. Juppé) d'abandonner ces changements
d'heure. En effet, la Commission avait déclaré maintes fois précédemment que
les pays étaient "libres d'avoir ou non des heures d'été", mais que
s'ils les pratiquaient, cela devait se faire aux mêmes dates.
En
1996-97, la Commission et le Conseil ont considéré que l'application des systèmes
"heure d'été" en tant que tels devait être obligatoire également.
Cependant cette prétendue obligation manque
de fondement juridique, car elle est censée "faciliter les libres
circulations des personnes, des biens et des services…"
-
Or l'heure d'été ne sert pas ce but qui lui a été assigné, puisque elle
suppose une contrainte et une complication pour les transports (ainsi que pour
les communications), et que de plus elle a un effet très probable de détérioration
de la sécurité des transports, aériens et terrestres (comme le montre une
nette majorité des études recensées, soit une dizaine contre seulement trois
allant dans l'autre sens).
-
De plus, cette interprétation de la directive a négligé de situer l'UE dans
le cadre mondial.
En conclusion, les changements d'heure manquent de cohérence universelle
et de pertinence européenne. Sans compter leur aspect "contre nature"
et leur caractère obsolète du point de vue énergétique (en raison de la percée
des éclairages très économes).
L'Association
Contre l'Heure d'Été reprend à son compte la position unanime de l'Académie
des Sciences française au début du siècle (1916). Celle-ci avait souhaité
qu'on n'apporte aucune modification à la situation de l'heure en France, avant
d'aboutir à un accord avec les pays ayant adhéré à la Conférence
internationale de l'heure.
ACHE - mai 2000
(1) - dont fait partie l'Association (française) contre l'heure d'été
(ACHE)